Du 29 octobre 2015 au 31 janvier 2016
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La notoriété de Léonard de Vinci repose principalement sur un énorme malentendu. Le plus grand artiste de tous les temps, en effet, ne se considérait pas seulement comme un peintre, mais aussi comme un ingénieur. La peinture n’était qu’une de ses nombreuses activités. Le tableau le plus célèbre du monde et de tous les temps serait donc que le fruit d’un génie aux multiples talents. Une chose est sûre : Léonard n’était pas un être ordinaire. C’était un génie. Probablement le génie absolu, le plus abouti que l’Humanité ait jamais produit.
Il était grand, beau, brillant, irrésistiblement attrayant, en plus de ses capacités intellectuelles hors du commun. Né en 1452 dans la ville de Vinci en Toscane, d’une relation illégitime, Léonard a été élevé par ses grands-parents paternels et n’a reçu aucune éducation académique. Autodidacte, il a réalisé son apprentissage par l’observation, de manière empirique. En 1466, il entre dans l’atelier de Verrocchio, à Florence, où il se forme à tous les savoirs pratiques nécessaires à un artiste et ingénieur polyvalent. Il assiste probablement à la réalisation et à la construction de l’orbe ornant le faîte du Dôme de la cathédrale de Florence, auquel a travaillé Verocchio et ses assistants.
Il définit à lui seul l’homme universel et illustre la définition même du génie à la Renaissance, « il Genio », celui qui est touché par la grâce divine, à la différence du « Studio », le tâcheron, qui doit s’appliquer longuement pour arriver à un résultat moyen ou acceptable. Léonard n’en est pas moins un travailleur assidu, comme en témoignent les milliers de feuillets qu’il noircit tout au long de sa vie ainsi que sa volonté, à plus de 30 ans, de se former à la grammaire latine et aux mathématiques euclidiennes. En 1482, il adresse une lettre à Ludovic le More, tuteur du duc de Milan, pour lui proposer ses services. Dans cette véritable lettre de motivation, le jeune Léonard énumère ses talents et savoirs dans le domaine militaire, puis celui de l’ingénierie civile, avant d’expliquer au bas du feuillet en une phrase succincte : « Je puis exécuter de la sculpture en marbre, bronze, terre cuite. En peinture, je puis faire ce que ferait un autre, quel qu’il puisse être. » Conscient de la précarité de la paix instaurée entre les différents États italiens, il hiérarchise ses compétences en fonction du contexte, c’est pourquoi la peinture et la sculpture, activités de paix par excellence, n’apparaissent qu’en dernier ressort.
En quoi Léonard de Vinci était-il un génie ? Il est celui qui, à la Renaissance, il y a cinq siècles, a inventé ou imaginé les machines de notre monde moderne : l’avion, l’hélicoptère, le sous-marin. Il a conçu des armes de guerre redoutables, le char d’assaut, le bateau à aubes, la coque de navire moderne, les ponts basculants, les écluses, l’air conditionné, les systèmes de circulation hydraulique. Il a également imaginé, dans le domaine urbain, la ville moderne avec ses voies de circulation pour les véhicules, les bateaux, les humains, les détritus ménagers, tout cela sur des constructions à cinq niveaux. Non seulement cet homme aux dons multiples était un ingénieur et un inventeur hors pair, architecte et urbaniste, mais il était aussi l’un des organisateurs de fêtes et d’événements les plus célèbres de son temps. De nos jours, cet homme aurait été à la fois un génie de la high-tech, un concepteur d’armes, un urbaniste et un chorégraphe de renom, une star du théâtre.
En 1499, les Français s’emparent de la cité ducale. Léonard coopère alors avec eux. De là date son premier contact avec un roi de France, Louis XII, grâce au comte de Ligny, représentant de ses armées à Milan. Cette collusion avec le royaume de France va entacher la réputation de Vinci, confronté à la méfiance des mécènes et des dirigeants des grandes cités italiennes. Ainsi, quand il propose à Venise de travailler sur les problèmes hydrauliques de la lagune, la cité marchande se méfie car il collaborerait avec Mehmet II, l’ennemi ottoman. À la suite de la victoire de François Ier sur les Suisses à Marignan, la France occupe de nouveau Milan. Le roi invite alors le célèbre ingénieur à le rejoindre. Léonard s’installe alors au Clos Lucé à l’automne 1516. Il y meurt trois ans plus tard, en 1519.
Son œuvre magistrale est réunie dans un codex célèbre entre tous, le CODEX ATLANTICUS. Il s’agit de la compilation par Pompeo Leoni, près d’un siècle après la mort de Léonard, d’une partie conséquente des feuillets que Léonard a remplis jour après jour, pour y consigner toutes ses inventions, ses idées et ses pensées. Ils sont rédigés de son écriture spéculaire, de droite à gauche, car étant gaucher, cela lui permettait de ne pas se tacher ni d’étaler l’encre fraîche sur le papier. Certains de ses secrets restent des énigmes indéchiffrables encore aujourd’hui. Pourtant, la recherche historique permet chaque année de nouvelles découvertes et avancées sur la vie et l’œuvre de Léonard de Vinci, d’approfondir notre connaissance sur ce personnage hors du commun.
Aujourd’hui, et pour la première fois en France, est exposée à la Pinacothèque de Paris une partie significative du Codex Atlanticus, permettant au public de découvrir les multiples facettes de son œuvre, dévoiler sa véritable personnalité et de confronter les dessins originaux du codex avec les maquettes des inventions pensées, conçues voire même réalisées par Vinci lui-même. Cette expérience scientifique et ludique doit permettre au grand public de comprendre ce génie à la notoriété universelle mais paradoxalement méconnu au moment où nous allons fêter les cinq cents ans de sa venue en France ; de mieux appréhender son rôle politique, sa relation avec les rois et les seigneurs ducaux qu’il a servis ; de mieux cerner son lien avec le royaume de France et son roi François Ier, qui l’accueillit comme un père et lui offrit une fin de vie paisible au Clos Lucé à Amboise avec le titre de premier conseiller du Roi.
Exposition : Léonard de Vinci, Il Genio, les secrets révélés du Codex Atlanticus
Dates : Du 29 octobre 2015 au 31 janvier 2016
Lieu : Pinacothèque 1
28, place de la Madeleine
75008 Paris
Billetterie : Pinacothèque 1 – 28, place de la Madeleine
Métro : Madeleine (lignes 8, 12, 14)
Bus : lignes 24, 42, 52, 84, 94
Parking : Madeleine Tronchet Vinci, Rue Chauveau-Lagarde, Rue Caumartin.
Horaires : Ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30. Nocturne le mercredi et le vendredi jusqu’à 20h30. Vendredi 25 décembre 2015 et vendredi 1er janvier 2016, la Pinacothèque de Paris est ouverte de 14h à 18h30.
Plein tarif : 13 euros
Tarif réduit : 11 euros