Du 11 février au 24 mai 2026
Infos pratiques
La Maison Européenne de la Photographie présente pour la première fois à Paris une rétrospective majeure consacrée à la photographe néerlandaise Dana Lixenberg. L’exposition « American Images » dévoile plus de trente ans d’un travail photographique exigeant qui compose un portrait pluriel et profondément humain de l’Amérique contemporaine.
Une traversée photographique de l’Amérique sur trois décennies
Née à Amsterdam en 1964 et installée à New York de 1989 à 2018, Dana Lixenberg a développé une approche photographique unique fondée sur la lenteur, l’écoute et l’attention portée à la relation. Utilisant une chambre grand format 4×5 pouces, elle transforme chaque prise de vue en moment de dialogue intime, créant un espace de rencontre fondé sur la réciprocité.
L’exposition réunit célébrités et anonymes photographiés avec la même considération et représentés avec une dignité égale. Parmi les figures emblématiques de la culture populaire américaine, on découvre des portraits iconiques de Tupac Shakur, Biggie Smalls, Whitney Houston, Prince, Jay-Z, Kate Moss, Iggy Pop ou encore Allen Ginsberg, réalisés dans le cadre de commandes pour des magazines prestigieux comme Vibe, The New York Times Magazine, The New Yorker ou Rolling Stone.
Imperial Courts : un projet au long cours au cœur de l’exposition
Le projet Imperial Courts occupe une place centrale dans l’exposition et se déploie sur l’ensemble du troisième étage de la MEP. Initié en 1993 au lendemain des émeutes de Los Angeles déclenchées par l’acquittement des policiers impliqués dans le passage à tabac de Rodney King, ce travail au long cours se concentre sur les habitants d’un ensemble de logements sociaux à Watts, South Central Los Angeles. Depuis plus de trois décennies, Dana Lixenberg retourne régulièrement à Imperial Courts, développant des relations durables avec les résidents. Les portraits en noir et blanc, épurés et dépouillés, mettent en avant la présence de chaque personne photographiée, loin des représentations médiatiques réductrices. Une installation vidéo immersive à trois canaux de 69 minutes, réalisée en 2015, prolonge ce projet photographique en intégrant la couleur, le mouvement et le son du quotidien.
Les projets personnels : Jeffersonville, Shishmaref et les Polaroids
L’exposition présente également d’autres séries majeures témoignant de la fidélité de l’artiste aux personnes rencontrées. Le projet Jeffersonville, Indiana (1997-2004) documente la vie des résidents d’un foyer d’accueil pour personnes sans logement, capturant leur dignité à travers des portraits détachés de leur contexte immédiat.
The Last Days of Shishmaref (2007) explore la vie d’une communauté iñupiaq de 600 habitants en Alaska, confrontée à l’érosion côtière et aux bouleversements liés au changement climatique. Portraits, scènes d’intérieur et paysages composent un témoignage nuancé d’une communauté menacée.
Une installation originale présente les Polaroids 4×5 pouces que Dana Lixenberg utilisait entre 1993 et 2010 pour tester la lumière et la composition, qu’elle offrait souvent aux personnes photographiées. Ces images, initialement conçues comme outils de travail, sont devenues les traces intimes de près de deux décennies de rencontres.
Une lecture multiple des États-Unis
À travers ces différents projets, Dana Lixenberg propose une lecture multiple des États-Unis, loin de toute vision univoque. Ses photographies révèlent l’Amérique dans toute sa complexité, entre figures flamboyantes et laissés-pour-compte, mettant en lumière la promesse non tenue du rêve américain. Photographe documentaire étrangère observant les États-Unis avec une distance lucide, Lixenberg interroge avec délicatesse les mythes américains. Ses portraits constituent un contre-récit aux représentations dominantes, un regard dont l’actualité demeure frappante.
Sources : Maison Européenne de la Photographie (MEP).
Visuels : 1. Dana Lixenberg, Wilteysha, 1993 © Dana Lixenberg – Courtesy de l’artiste et GRIMM Amsteram | London, New-York. Dana Lixenberg, Tupac Shakur, 1993. 2. © Dana Lixenberg Courtesy de l’artiste et GRIMM Amsterdam | London, New York.
INFOS PRATIQUES
Expo : Dana Lixenberg — American Images
Dates : Du 11 février au 24 mai 2026
Lieu : Maison Européenne de la Photographie (MEP)
5 – 7 rue de Fourcy
75004 Paris
HORAIRES
– Mercredi et vendredi 11h – 20h
– Jeudi 11h – 22h
– Le week-end 10h – 20h
– Fermé les lundis et mardis
ACCÈS
Métro : Saint Paul (ligne 1), Pont Marie (ligne 7)
Bus : lignes 67, 69, 96, 76
Parking : Baudoyer, Pont Marie, Lobau.
Vélib’ : Station n°4010 | 105-109 Terre plein Saint Paul
Station n°4011 | 18 rue de l’Hôtel de Ville
Station n°4012 | 2 rue Tiron
Station n°4015 | 25 rue du Pont Louis-Philippe
TARIFS
Plein tarif : 12 euros
Tarif senior (plus de 65 ans) : 9 euros
Tarif réduit * : 7 euros
* Moins de 26 ans, famille nombreuse, étudiant, enseignant, demandeur d’emploi, bénéficiaire du RSA, Maison des artistes, abonné des lieux partenaires.
BILLETTERIE
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