Du 8 oct.2025 au 26 janv. 2026
Infos pratiques | Avis
Berthe Weill, galeriste pionnière (1901-1940), a révélé de nombreux artistes avant-gardistes à Paris. Moins reconnue que ses pairs, l’exposition au musée de l’Orangerie, organisée en partenariat avec le Grey Art Museum de New York et le musée des beaux-arts de Montréal, vise précisément à mettre en lumière cette figure majeure et méconnue de l’histoire de l’art moderne.
Berthe Weill : Une pionnière de l’art moderne (1901-1940)
En 1901, Berthe Weill ouvre sa galerie d’art au 25 rue Victor-Massé, au cœur de Pigalle. Malgré des ressources modestes, elle se consacre corps et âme à la promotion des artistes de son époque, jouant un rôle crucial dans leur découverte et l’évolution de leur carrière. Sa galerie a ainsi accueilli de grands noms des avant-gardes, aux côtés d’autres talents moins connus aujourd’hui. Avec un enthousiasme et une persévérance inébranlables, Berthe Weill a été une fervente défenseuse de ces artistes, les soutenant pendant près de quarante ans. Son engagement prend fin en 1940, contrainte de fermer sa galerie en raison de la guerre et des persécutions antisémites.
Dès 1933, elle avait partagé ses souvenirs de trois décennies d’activité dans un ouvrage intitulé « Pan ! Dans l’œil… », s’imposant comme une pionnière de ce type de récit. Malgré son influence majeure, la trajectoire de Berthe Weill reste étonnamment peu reconnue face à celle de marchands d’art célèbres comme Daniel-Henry Kahnweiler, Paul et Léonce Rosenberg, Ambroise Vollard ou Paul Guillaume.
Une Défenseure Inébranlable de l’Avant-Garde
Dès le début du XXe siècle, Berthe Weill s’est distinguée par son soutien inconditionnel aux jeunes artistes, avec pour devise “Place aux jeunes”. Son engagement est manifeste : elle vend des œuvres de Picasso avant même l’ouverture de sa galerie et organise l’unique exposition personnelle de Modigliani de son vivant en 1917. Pionnière, elle contribue activement à la reconnaissance du fauvisme en exposant régulièrement les élèves de Gustave Moreau, dont Matisse.
Plus tard, elle milite avec ferveur pour le cubisme et les artistes de l’École de Paris, luttant pour l’émergence de nouvelles formes artistiques tout en combattant le conservatisme et la xénophobie. Malgré les défis, son dévouement aux jeunes talents n’a jamais faibli. Elle défend avec passion des figures diverses, même celles n’appartenant à aucun courant établi, leur offrant de précieuses opportunités d’exposition.
Berthe Weill est également une championne de la parité, promouvant de nombreuses artistes femmes sans aucun préjugé de sexe ou d’école. Parmi elles, Émilie Charmy, qu’elle expose régulièrement de 1905 à 1933 et qu’elle considérait comme une “amie d’une vie”, mais aussi Jacqueline Marval, Hermine David ou l’illustre Suzanne Valadon.
À sa disparition en 1951, Berthe Weill aura exposé plus de trois cents artistes à travers les quatre adresses successives de sa galerie : 25, rue Victor-Massé ; 50, rue Taitbout (à partir de 1917) ; 46, rue Laffitte (de 1920 à 1934) ; et enfin 27, rue Saint-Dominique. Au total, des centaines d’expositions ont été organisées jusqu’à la fermeture définitive de sa galerie en 1940.
Une Figure Clé de l’Art Moderne
L’exposition consacrée à Berthe Weill s’inscrit dans une série du musée de l’Orangerie explorant le marché de l’art du XXe siècle. Elle met en lumière la carrière de cette marchande d’art, dont le rôle fut essentiel dans l’émergence des avant-gardes. Le parcours retrace la vie de sa galerie à travers une centaine d’œuvres (peintures, sculptures, dessins, etc.) et le contexte historique de l’époque. On y découvre des œuvres de Picasso, Matisse, Modigliani, aux côtés de celles d’artistes comme Émilie Charmy, reflétant la diversité et l’esprit novateur que Berthe Weill défendait.
Commissaires de l’exposition : Sophie Eloy, attachée de collection. Anne Grace, conservatrice art moderne au Musée des beaux-arts de Montréal. Lynn Gumpert, directrice du Grey Art Museum, New York University, New York. Marianne Le Morvan (commissaire invitée), fondatrice et directrice des archives Berthe Weill, commissaire d’expositions et chercheuse indépendante.
Visuel : Détail, Raoul Dufy (1877-1953) 30 ans ou la Vie en rose, 1931. don Mathilde Amos, 1955. © CC0 Paris Musées / Musée d’Art Moderne de Paris.
INFOS PRATIQUES
Expo : Berthe Weill. Galeriste d’avant-garde
Dates : Du 8 octobre 2025 au 26 janvier 2026
Lieu : Musée de l’Orangerie
Jardin des Tuileries – Place de la Concorde (côté Seine)
75001 Paris
HORAIRES
Ouvert de 9h à 18h du mercredi au dimanche. Le lundi de 14h à 18h.
Nocturne jusqu’à 21h le vendredi.
Fermé le mardi.
ACCÈS
Métro : Concorde (lignes 1, 8, 12)
Bus : lignes 24, 42, 52, 72, 73, 84, 94
Parking : jardin des Tuileries et Carrousel (accès par le quai des Tuileries ou la rue de Rivoli), rue du Mont-Thabor, rue des Pyramides.
TARIFS
Plein tarif : 12,50 euros
Tarif réduit : 10 euros
BILLETTERIE
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