L’art de manger. Rites et traditions

Exposition L'art de manger. Rites et traditions au musée Dapper Paris
Du 15 octobre 2014 au 12 juillet 2015
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À l’heure de la mondialisation des « fast-foods » et de l’industrialisation forcenée de la nourriture, des hommes et des femmes perpétuent encore des traditions et des rites présidant à la préparation et à la consommation de nourritures destinées à eux-mêmes ou aux êtres de l’autre monde. L’exposition s’attache à mettre en lumière des traditions, des savoirs et des actes qui se vivent au quotidien ou de façon exceptionnelle, lors de cérémonies ou de rituels en Afrique, en Insulinde et en Océanie. L’exposition regroupe plus de cent quarante oeuvres sélectionnées au sein de collections publiques majeure.


Les aliments liquides ou solides, de même que les préparatifs liés à leur absorption ou les offrandes faites aux ancêtres, aux divinités et aux esprits, sont indissociables d’objets particuliers dont les formes et les matériaux sont extrêmement divers. Les jarres, les pots et autres récipients utilitaires dans lesquels on conserve les céréales, le lait, l’huile et l’eau sont parfois traités de façon originale, mais on accorde une plus grande attention aux plats, coupes, coupelles, cuillers et louches devant recevoir des mets que se partagent de très nombreux convives.

Des réjouissances, comme les mariages – qui constituent des alliances entre plusieurs groupes –, nécessitent de gigantesques festins, eux-mêmes témoignages de richesse et de prestige. C’est le cas par exemple dans les îles de l’Amirauté (archipel Bismarck, Mélanésie), où d’énormes plats contenaient entre autres des pièces de porc cuites au préalable. Il n’est pas d’hospitalité, d’échanges journaliers, ni de fêtes ou de rituels sans utilisation de produits stimulants. Ainsi, en Indonésie et en Océanie, on mastique du bétel, on boit du kava, ingrédients auxquels sont rattachés divers accessoires, mortiers, pilons, spatules et coupelles d’une facture souvent raffinée. De même, en Afrique subsaharienne, on mange de la noix de cola, on boit de la bière de céréales ou du vin de palme que l’on sert dans des calebasses, bols et coupes ouvragés.

Base de l’alimentation, les féculents constituent des denrées indispensables et des biens précieux sur lesquels il faut veiller. Temps forts de l’année, des fêtes en l’honneur de l’igname, du mil, du riz, du sorgho, du taro, et de bien d’autres plantes, voient sortir leurs masques et leurs statuettes et rappellent aux humains les offrandes particulières à faire sur les autels pour que les cycles agraires se déroulent sous des auspices favorables. Ainsi le riz, l’une des céréales le plus consommées dans le monde, possède-t-il chez les Ifugao (Philippines) sa divinité protectrice incarnée par une statuette. Ailleurs sur le continent africain, chez les Dan (Côte d’Ivoire / Liberia), lors de grandes processions dans les villages, les femmes lancent à la volée du riz qu’elles ont mis au préalable dans de grandes cuillers.

Pour se concilier les créatures de l’autre monde, il faut les nourrir : verser de l’alcool, de la bouillie de céréales, du sang des poulets, des porcs, des boeufs ou des chiens, abattus en masse avant d’être sacrifiés… Ces nourritures sont répandues sur le sol mais aussi sur des autels comprenant fréquemment des objets sculptés avec dextérité. Parfois, ces supports de communication avec l’au-delà possèdent eux-mêmes des emplacements pour recueillir les offrandes : orifices ou coupelles tenues entre les mains comme le byeri fang (Gabon), figure cultuelle intervenant dans l’initiation et le culte des ancêtres.

Il est une nourriture à laquelle seuls des individus initiés ou aguerris peuvent avoir accès. Dans plusieurs cultures océaniennes, la consommation de chair humaine apparaît comme un privilège distinguant des personnes ou des groupes particuliers qui incorporent la force vitale d’autrui : un ancêtre, un esclave ou un ennemi. Des objets extrêmement divers sont liés aux rituels d’anthropophagie organisés à des moments clés de la vie des individus. Dans les îles Salomon (Mélanésie) où se pratiquait la chasse aux têtes, les guerriers qui partaient en expédition ornaient l’avant de leurs longues pirogues d’une figure de proue représentant un esprit protecteur. Le musu musu tenait souvent entre ses mains une petite tête coupée.

 

Exposition : L’art de manger. Rites et traditions

Dates : Du 15 octobre 2014 au 12 juillet 2015

Lieu : Musée Dapper
35 bis, rue Paul Valéry
75116 Paris

Tél. : 01 45 00 91 75

Métro :
Ligne 2 – station Victor Hugo / Ligne 6 et 1 – station Charles de Gaulle – Étoile ou Kléber
RER : Ligne A – station Charles de Gaulle-Étoile
Bus : Ligne 52 – station Paul Valéry / Ligne 82 – station Victor Hugo

Horaires : Le musée est ouvert de 11 h à 19 h, sauf le mardi et le jeudi..

Tarifs :
• Entrée du musée : 6 euros
• Tarif réduit : 4 euros (seniors, demandeurs d’emploi, enseignants, familles nombreuses)
• Entrée libre : pour les membres de l’association Les Amis du musée Dapper, les étudiants, les moins de 26 ans et le dernier mercredi du mois.


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